Le gouvernement socialiste avait institué, à juste titre, un Haut Conseil des Finances publiques, pour établir, de manière objective, les prévisions de croissance de la France, afin de préparer au mieux le budget de la Nation. Cette instance, dirigée par le 1er Président de la Cour des Comptes, Didier MIGAUD dont on connait, malgré son engagement politique, l’impartialité, prévoit une récession dès cette année. Cette prévision est à l’unisson des grandes instances, à l’instar du FMI de Christine LAGARDE. Pourtant, le Ministre de l’Economie nie l’évidence et refuse de revoir en profondeur son budget. Non seulement cet entêtement fragilise notre parole européenne d’engagement de réduction des déficits, mais elle laisse présager une nouvelle vague de hausse massive des impôts, qui va fatalement à nouveau fragiliser l’activité.
Aujourd’hui, la Nation est à un moment critique. Les risques de décroissance, qui ont pour conséquence direct d’appauvrir chaque jour un peu plus les Françaises et les Français, signe la mort annoncée de centaine d’entreprises et donc la destruction de très nombreux emplois. Cette situation intenable est, il faut être honnête, une conséquence du grave malaise économique de l’Europe. Mais je reste toutefois persuadé que la politique menée par le Président de la République favorise pleinement ce déclin. L’adition des cadeaux fait à son électorat, dont certain étaient précipités et d’autre, comme la fin du jour de carence pour les fonctionnaires, totalement injustifiés, liée à un refus de s’attaquer à des réformes de structure et donc à la dépense, tout en maintenant l’objectif de réduction des déficits, a été suicidaire. Ce cap n’a eu qu’une conséquence, l’augmentation du taux d’imposition pesant sur les ménages, d’où la baisse, pour la première fois depuis 1983, du pouvoir d’achat, mais aussi et surtout celui des entreprises. Jamais le taux de prélèvement obligatoire n’avait atteint ce sommet.
Le pragmatisme en politique est bon conseiller. Il est grand temps que François HOLLANDE devienne audacieux. Il faut qu’il transforme en profondeur son logiciel de gouvernement et sorte le pays de cette spirale infernale qui nous enfonce, tous les jours un peu plus, dans un crépuscule économique de plus en plus inquiétant. L’offre, donc l’entreprise, doit être au centre de nos préoccupations. Pour ma part, je pense indispensable que le gouvernement suive quelques axes clairs :
- respect des engagements européens de réduction des déficits,
- mise en place de grandes réformes de structure, notamment dans le secteur social,
- réduction des dépenses de la Nation,
- gel de l’augmentation des impôts et des taxes,
- établissement d’un vrai pacte de compétitivité, comprenant notamment un réel volet de baisse du coût du travail.
L’heure est grave, la France dans l’impasse. Nous devons tout faire pour que la croissance et donc la création d’emplois soit favorisée. J’ose espérer que le Chef de l’Etat saura enfin entendre les voix qui lui demandent le changement. Dans le bon sens cette fois-ci.