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Les interventions du Premier ministre sont toujours exaltantes. Avant hier soir, autant pour engager sereinement la rentrée gouvernementale, que pour essayer de se donner le peu de prestance qu’il n’a pas, Jean-Marc AYRAULT a donc présenté, une nouvelle fois, la politique socialiste pour la France. Il est étrange de voir que le cap fixé par le capitaine HOLLANDE nécessite des redéfinitions en permanence. Certes, l’état économique de l’Europe et les mesures catastrophiques déjà prises depuis juin 2012 exigent la plus grande prudence. Mais de là à entretenir, en permanence, le flou artistique et cultiver les hésitations à répétitions, il n’y a qu’un pas que le Gouvernement n’a pas hésité à franchir allègrement.
Cet été, contrairement au mois d’août 2012, le pouvoir en place a fait preuve d’une suractivité intense, trop artificielle pour être honnête. De la fin de la session parlementaire au bal tragicomique des Universités d’été du PS, c’est à une adition de gesticulations et pantalonnades auxquelles nous avons assisté. Et puis les sirènes de la désunion et des couacs ont fait à nouveau leur apparition notamment dans des dossiers ô combien important, que sont : la sécurité, l’application des peines ou le regroupement familial.
Mais le principal hiatus vient cette fois-ci du niveau d’imposition de notre pays. Alors que dans la droite ligne du Chef de l’Etat, qui s’était engagé à ne plus augmenter les impôts cette année, Laurent FABIUS évoque « un niveau de fiscalité au-delà duquel on ne doit pas monter » et Pierre MOSCOVICI craint un « ras le bol fiscal », reprenant ainsi les propos du Vice-Président de la Commission européenne, Olli REHN, qui parle de « seuil fatidique », pour les hausses d’impôts, Jean-Marc AYRAULT envisage une augmentation de la CSG pour financer la soit disante réforme des retraites.
En refusant de toucher à l’âge légal de départ à la retraite, le Premier Ministre vient tout simplement de fermer la porte à la mesure la plus juste que nécessite la survie du régime. Pour satisfaire l’aile gauche du PS, aussi bien que pour éviter tout soubresaut social, l’exécutif choisit l’option munichoise. Sur ce sujet, le Gouvernement avait le choix entre les mesures exigeantes et la facilité. En choisissant la deuxième option, le risque est grand de fragiliser le pouvoir d’achat et la compétitivité des entreprises, sans pour autant éviter la mise en place de mesures drastiques, qui seront demain, dans le pire des cas, exigées de l’extérieur (UE ou FMI).
Démarche brouillonne, frilosité dans les décisions, médiocrité du pouvoir, voilà la France de François HOLLANDE. Lui qui voulait ré-enchanter le rêve français, est en train de détruire le peu d’espoir qu’il reste encore chez les plus optimistes de nos compatriotes.