Partager l'article ! Généraliser l’anglais dans l’enseignement supérieur, c’est brader l’indépendance intellectuelle de la France: Il est indéniable que ...
Il est indéniable que notre Nation, vieille de 2000 ans d’Histoire, a, pour réussir, de nombreux atouts. Sa langue est l’un de ces avantages qui font sa force. Langue maternelle de près de 300 millions de personnes sur la planète, parlée sur les 5 continents, le Français fait partie des 5 langues officielles de l’ONU et des langues de travail de toutes les instances internationales. Mieux encore : certains spécialistes prédisent, en parallèle de l’explosion démographique de l’Afrique, que les francophones seraient entre 800 millions et 1 milliards à l’horizon 2050.
C’est dans ce contexte que le Gouvernement souhaite faire évoluer le code de l’Education, pour permettre l’emploi des langues étrangères dans l’enseignement supérieur. Pour être clair, le projet de loi, bientôt en discussion au Parlement, n’a qu’un seul objectif, permettre des cours en anglais. Si je comprends tout à fait que nos Universités, dont certaines sont les plus anciennes au Monde et d’autres, comme celle de Nîmes, plus récentes, doivent impérativement s’ouvrir vers l’extérieur, je doute fort que cette mesure valorise l’enseignement supérieur en France. Je reste intimement persuadé que dans un contexte de concurrence internationale, la langue française est l’un de nos meilleures cartes à jouer. Elle est même aux yeux du monde, souvent synonyme d’excellence, pour notamment une certaine élite étudiante (philosophie, mathématiques ou histoire).
Généraliser des cours proposés dans un anglais médiocre et globalisé, ne ferait, à mon sens, que niveler par le bas l’enseignement. Nos universités, n’en déplaise au très contesté classement de Shanghai, restent attractives. Avec la réforme des Universités, qui a autonomisé leurs fonctionnements, le plan de relance du précédent Gouvernement ou la mise en place de véritables pôles d’excellence universitaire, cette attractivité est en train d’être renforcée.
Malgré les doutes de certains, je pense que la France reste une grande Nation. Elle a toujours quelque chose à dire au Monde. Ce quelque chose, elle doit le dire dans sa langue, la langue de la République, le Français. Son indépendance diplomatique, militaire, mais aussi intellectuelle, n’est pas négociable.